Un comportement inacceptable d'une autorité académique et du maire de la commune

Publié le par Section LDH de Meudon Sèvres Clamart

Le harcèlement est parfois inattendu, et l'outrage par des élus ou des fonctionnaires zélés voire zélotes envers des citoyens peut ne pas être bien loin! Ainsi:

Plusieurs articles du Parisien( voir liens 1, 2 et 3 plus bas) ont relaté les événements qui se sont produits le 7 novembre à l'école maternelle Charles de Gaulle à Clamart. Une déléga­tion composée de la rectrice, Charline Avenel, de la DASEN, Dominique Fis et du maire de Clamart, Jean Didier Berger visitait cette école. Des parents d'élèves avaient été sollicités par l'équipe enseignante pour participer à des ateliers sur le harcèlement en milieu scolaire. Plusieurs mères étaient voi­lées. La délégation entière, sans adresser la parole à ces personnes, a re­broussé chemin laissant interloqué l'ensemble des participant.e.s.

Dans le vade-mecum de la laïcité à l'école, édité par le Ministère de l’Éducation Nationale (4), il est indi­qué :

«Le principe de neutralité s'impose aux parents d'élèves dans les conditions suivantes :

lorsque les parents exercent ou encadrent des activités assimilables à celles des enseignants dans les locaux scolaires ».

Or les mères concernées précisent qu'elles n'ont exercé aucune activité assimilable à l'enseignement, qu'elles n'étaient là que pour aider les enfants ou les emmener aux toilettes. Ces ateliers se faisaient donc dans le cadre de la coéducation, qui consiste à intégrer les parents aux activités de l'école.

La section LDH de Meudon-Sèvres -Clamart dénonce ce comportement inacceptable d'une autorité académique et du maire de la commune.

Les ateliers se déroulaient pourtant dans un cadre parfaitement légal, quelques jours après que le Mi­nistre de l’Éducation Nationale a jugé «contre-productive» une proposition de loi du Sénat concernant l'accompagnement de sorties scolaires par des mères voilées. Et il fragilise singulièrement la communauté éducative. D'autant plus que la rectrice aurait laissé planer la menace d'une sanction envers la direc­trice de l'école. Cet événement s'inscrit dans un contexte malsain d'utilisation politicienne du racisme. Le 10 novembre avait lieu à Paris une manifestation contre l'islamophobie. La Ligue des Droits de l'Homme s'y est associée et a expliqué dans son propre appel :

Depuis plusieurs dizaines d'années, les musulmans, ou supposés tels, vivant en France sont victimes de manifestations de racisme, qu'elles concernent la pratique de leur foi, leur apparence ou leur origine.

Assimilés au terrorisme, suspectés de ne pas adhérer aux principes de la République, les musulmans font l'objet de discriminations et de stigmatisations constantes.

Les discours de haine se répandent partout y compris au sein des responsables politiques de toute obédience qui n'hésitent plus à les attiser en instrumentalisant les principes de la République.

Ce qui s'est produit à Bayonne en est la conséquence et doit être dénoncé pour ce qu'il est : un acte raciste commis contre un édifice du culte et deux personnes parce que musulmans.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) appelle à rejeter cette haine et à manifester une solidarité sans réserve à l'égard de celles et ceux qui en sont les victimes.

Elle appelle à inscrire la lutte contre l'islamophobie dans la lutte contre toutes les formes de racisme.

Rappelons pour finir que la laïcité protège la liberté de chacun de croire ou de ne pas croire et exige de l’État la neutralité.

Ainsi, tout comme un individu qui n'exerce pas une activité au nom de l’État et de ses institutions peut librement manifester ses opinions et croyances avec pour seules limites celles de la loi républicaine. Et c'est pour cela que dans ces mêmes limites, une personne peut arborer des signes religieux quelconques mais nuls ne saurait les lui imposer.

De même que hors les limites évoquées, nous défendons la liberté de se vêtir comme on l'entends, nous défendons par exemple la liberté des femmes iraniennes de ne pas porter de voile, en vertu des Droits Universels.

 

(1) Mères voilées à l’école : le vide juridique des ateliers en classe http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/clamart-les-meres-voilees-du-quartier-sous-le-choc-apres-la-volte-face-de-la-rectrice-08-11-2019-8189355.php#xtor=EREC-109-[NLalaune]---$%7B_id_connect_hash%7D@1

(2) Mères voilées à l’école : le vide juridique des ateliers en classe http://www.leparisien.fr/societe/meres-voilees-a-l-ecole-le-vide-juridique-des-ateliers-en-classe-08-11-2019-8189505.php#xtor=EREC-109-[NLalaune]---$%7B_id_connect_hash%7D@1

(3) Hauts-de-Seine : trois mères voilées dans l’école, la rectrice d’académie fait demi-tour http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/a-clamart-trois-meres-voilees-sont-presentes-dans-l-ecole-la-rectrice-fait-demi-tour-07-11-2019-8188356.php#xtor=EREC-1481423605-[NL92]---$%7B_id_connect_hash%7D@1

(4)mémorandum du ministère sur la laïcité ( édition Blanquer du mois d’octobre 2019…)https://cache.media.eduscol.education.fr/file/laicite/07/9/Vademecum_Laicite_1179079.pdf

 

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