L’ÉTAT D’URGENCE « SANITAIRE » : UN NOUVEL AVATAR DE LA POLITIQUE DE LA PEUR

Publié le par Section LDH de Meudon Sèvres Clamart

Après avoir fait des choix douteux et montré un manque d’anticipation affligeant, suite logique d’une absence d‘écoute des personnels hospitaliers pendant des mois, l’État tente maintenant de se doter de nouveaux outils répressifs légaux, faute de légitimité, en faisant le pari de la limitation quasi arbitraire des libertés et en agitant le bâton. Il dispose pour cela d’un parlement godillot.

Une fois de plus, alors que sa communication échoue à faire respecter une confinade (ça rime avec débandade) qui aurait peut être pu être évitée par une meilleure anticipation et une information authentique au lieu d’éléments de langage, le gouvernement agite la peur, se contredit à tout bout de champ (il y a des masques, il n’y en a pas, il y en aura, cela ne sert à rien de tester, il faut tester, bla bla bla ! Bla bla bla !)

La vérité est plus simple, il nous faut nous confiner parce que, au stade où l’impréparation de l’État et le délitement programmé de l’hôpital nous a conduit, c’est aujourd’hui la meilleure chance d’épargner solidairement le plus de personnes possible.

Mais rappelons nous l’état d’urgence précédent puis la récente loi sécuritaire antiterroriste qui nous installe dans l’état d’urgence quasi permanent (puisqu’il suffit aux autorités « d’avoir des raisons de penser qu’un acte terroriste est en cours de préparation »…pour assigner quelqu’un à résidence sans réel recours contradictoire) :

Certains d’entre nous pensaient que les assignations administratives à domicile n’étaient somme toute qu’un outil bénin (et puis … il n’y pas de fumée sans feu...sauf qu’on oublie de se demander qui allume le feu).

Eh bien aujourd’hui, la nouvelle loi permet d’assigner toute la population à résidence ! Nous saurons le goût de cet acte administratif... A votre santé!

A quelque chose malheur est bon puisque le doux confinement auquel nous sommes tenus est l’occasion de nous faire repenser nos préjugés sur
-la prison (et ses soi disant vertus)
-
la détention provisoire, théoriquement exceptionnelle (dit la lettre de la loi),qui est la source principale du surnombre dans les prisons,et qui peut être remplacée par le contrôle judiciaire et le bracelet électronique (s’il n’est pas fabriqué en Chine!)
- sans oublier les centres de rétention administrative (CRA) où on n'hésite guère à parquer des demandeurs d'asile déboutés enfermer des familles dont le seul péché est d’être dans une situation irrégulière.(l'enfermement actuel en CRA est d'ailleurs devenu illégal, cf le lien :  puisque il n'est autorisé qu'afin de permettre l'expulsion dans les meilleurs délais et sans mettre en danger les individus). Voici d'ailleurs une lettre du Président de l'Anafé

Songez aux risques que courent aujourd'hui les enfermés et leurs geôliers

 

Souriez, vous êtes confinés mais cela ne vous empêche pas de défendre les droits !

voir aussi: Du risque sanitaire aux risques démocratiques par le Président de la LDH

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